Découvrez le graveur japonisant Henri Rivière (1864-1951) installé dans le cabinet Gauguin, salle située au niveau 3 dans le parcours permanent du musée. Cet espace est dédié à la valorisation des collections du musée par des expositions focus successives. Chaque année, trois accrochages présentent des peintures, dessins et estampes de notre fonds pour mettre en lumière une donation, un thème ou un artiste.
Par cet accrochage inédit au musée, nous souhaitons honorer la mémoire d’Olivier Sueur, collectionneur passionné de l’artiste mais aussi ami du musée de longue date. Il avait manifesté, avant sa disparition, le souhait de faire le don d’estampes d’Henri Rivière au musée. Ce sont donc, grâce à sa femme Catherine, 55 oeuvres qui ont intégré la collection. Si Rivière n'est pas affilié à l'école de Pont-Aven, son ancrage breton, dès les années 1890, donne tout son sens à cet enrichissement très représentatif de l’oeuvre imprimé de l’artiste.
Ami de Signac, Henri Rivière décide à 17 ans de devenir peintre. Ses premiers essais en gravures remontent à 1882. À Montmartre, il découvre le cabaret du Chat noir. De 1886 à 1897, Rivière assure la direction artistique de l’établissement où il conçoit les féeries de grands spectacles en plusieurs tableaux. Tout son travail de graveur restera marqué par le théâtre d’ombres. Il participe à l’âge d’or de l’estampe originale à la fin du XIXe siècle, initiateur d’innovations techniques dans le domaine de l’estampe en couleurs.
Le travail lithographique de Rivière est né de sa rencontre avec Eugène Verneau, imprimeur-lithographe, au Chat Noir par l’entremise d’André Antoine, qui collabore avec de nombreux artistes comme Ibels, Forain, Toulouse-Lautrec. Les pierres sont systématiquement détruites, empêchant tout retirage ultérieur, voire posthume. Rivière pratique la lithographie entre 1896 et 1908 avec l’idée d’un art accessible à tous et d’une éducation des enfants par l’art.
Très bon aquarelliste, il est aussi passionné par l’art japonais ukiyo-e («images du monde flottant »). Rivière conçoit une véritable cohérence entre ses pratiques techniques sur différents mediums et sa volonté de « rendre sensible » les aspects de la nature. C’est sans doute vers 1885 qu’il découvre, à Saint-Briac, la Bretagne que lui a vantée Paul Signac. La Bretagne occupe une place primordiale dans ses estampes, si on excepte les quelques planches de « Aspects de la nature » et celles concernant Paris. Dès 1895, il fait construire une maison à Loguivy avec vue sur le Trieux. Il fréquente beaucoup Douarnenez et la presqu’île de Crozon.
Conférence jeudi 11 avril 2024 à 18h : Henri Rivière, une approche de l’oeuvre gravé
Sur réservation, dans l'espace billetterie en ligne du site internet.
Henri RIVIÈRE
Le Bois, l'hiver ou Les Ramasseuses de fagots
1898
Lithographie
Don d’Olivier et Catherine Sueur
Inv. 2023.3.12