Depuis 2021, des accrochages se succèdent dans le cabinet Gauguin au niveau 3 pour valoriser la collection du musée. Régulièrement, nous sortons des réserves peintures, dessins, estampes et mettons en lumière une donation, un thème ou un artiste. Pour cet automne, c’est l’artiste Mary Piriou (Morlaix, 1881- Paris, 1956) que nous mettons à l’honneur en hommage à Madeleine Rigoussen, nièce de l’artiste et généreuse donatrice.
Mary Piriou fait partie de ces femmes artistes dont l’œuvre, pourtant vectrice de modernité, est restée trop longtemps méconnue. Peintre indépendante de la Bretagne, de son peuple et de sa nature, elle ne s’est jamais cantonnée à un seul dogme artistique. « Je n’ai d’autre doctrine que l’amour de la Nature et la culture de ma sensibilité ». Née en 1881 à Morlaix d’une mère pianiste et d’un père pharmacien de la Marine, Mary Piriou témoigne dès le collège d’une appétence pour le dessin et la peinture, soutenue par son père, amateur d’art. En 1902, elle rejoint son frère aîné Adolphe à Paris et suit les cours de Lucien Simon à l’Académie Julian tout en s’inscrivant en parallèle à l’Académie Colarossi. À l’Académie de la Grande Chaumière, elle apprend la sculpture auprès d’Antoine Bourdelle.
Elle ne réussit pas le concours d’entrée à l’École des Beaux-Arts en 1906. Mary s’installe alors dans la maison familiale de Pont-Aven (Park an Dero) et parcourt la Bretagne, source de multiples inspirations. Dans les années 20, ses œuvres sont exposées dans des galeries parisiennes réputées comme la galerie Georges Petit ou la galerie Marzan. Après 1923, elle ouvre un cours de dessin et de peinture à Brest et répond aux commandes des galeries et particuliers. En 1927, elle réalise un décor pour la salle à manger du Grand Hôtel-école Ar Vro à Saint-Cast. Elle finit par épouser son ami d’enfance Henry Bazin en 1935.
De nombreuses œuvres de l’artiste disparaissent suite aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale et un incendie de son atelier de Dinan. À la mort de son mari, elle fait construire en 1951 une petite maison à Pont-Aven (Baradozic). Elle meurt à Paris en 1956, durant une ultime exposition à la Maison de la Bretagne.
Cet accrochage a été réalisé sous l’égide de l’équipe du musée, par Killian Paul, étudiant en Master 2 de l’IUP Patrimoine, Université de Quimper. Sauf mention contraire, toutes les œuvres appartiennent à la collection du Musée de Pont-Aven.
Crédits :
Image 1 - ©Mary Piriou (Morlaix, 1881 – Paris, 1956) Jeune fille de Raguénès au soleil couchant Vers 1908 – huile sur toile Don de la famille de l’artiste Inv. 2022.7.1
Image 2 (gauche) : ©Isabelle Guéguan
Image 3 (droite) : ©ProcolorLaurentBruneau